Petites recettes de bonheur pour les temps difficiles, de Suzanne Hayes et Lorette Nyhan
Entre Iowa et Massachusetts de 1943 à 1946
Depuis que son mari a été appelé à rejoindre les forces alliées pour combattre en Europe, Glory Whitehall s’ennuie. Laissée seule avec son fils de 3 ans, enceinte jusqu’aux yeux, la jeune femme cherche une occupation pour tromper la solitude. Un beau matin, Rita Vincenzo reçoit la lettre d’une inconnue du Massachussetts…
Entre Glory, jeunette impulsive, et Rita, femme de poigne au grand cœur, se tisse une amitié au fil de la plume. Une correspondance entre deux femmes séparées par des centaines de kilomètres, accidentellement rapprochées par l’absence de leurs époux, partis sur le front.
Étayée d’instants complices, de joies, de peines, de drames, cette correspondance offre à chacune des deux femmes un moment de réconfort unique dans un monde bouleversé par les échos de la guerre qui menacent de saper leur courage. Comment vivre dans un monde sans hommes ? Comment égayer le quotidien lorsque tout est rationné ? À qui confier le mal-être, la souffrance de celles qui attendent, impuissantes et fébriles des nouvelles des époux, des fils qu’elles ont vus partir de l’autre côté de l’océan ? Trois ans de correspondance, autant de partage de recettes, de conseils de jardinage, de confidences inavouées… pour l’une des plus belles histoires d’amitié jamais écrites.
Ce roman qui se présente sous le style épistolaire est une de mes meilleures lectures de ce début 2016. Un coup de coeur !
Dans ce roman, deux femmes aux Etats Unis se retrouvent seules pendant que leur maris et fils sont envoyés au front lors de la Seconde Guerre Mondiale. Deux femmes qui ne se connaissent pas, n’ont rien en commun vont commencer à s’écrire et échanger des lettres sur leur quotidiens.
J’ai été touché par ce roman, émue par ce que vivent ces deux femmes. Elles ne sont pas sur le front, mais elles sont dans l’attente : de nouvelles de leurs hommes, de nouvelles au niveau mondiale (que se passe-t-il ?). Mais voilà, l’attente est horrible, tous les jours il y a cette peur de recevoir une mauvaise nouvelle, et si (quand ?) elle arrive qui détruit votre monde.
Il y a aussi cette volonté de s’en sortir seule. On est à une époque où les femmes s’en remettent entièrement aux hommes pour les finances de la famille par exemple. Elles doivent donc devenir indépendantes, commencer à chercher du travail pour certaines. La question se pose aussi : mais qu’en est-il de leur féminité, de ce manque de proximité et d’intimité avec leur mari (il n’y a pas que les hommes au front qui ont besoin d’une femme).
Ce roman en même temps que de poser toutes sortes de questions sur l’époque, se révèlent un roman de positivité. On ressent le bonheur de ces deux femmes à recevoir la lettre de l’autre. A s’écrire leur quotidien, et se vider de ses tracas quotidiens. Elles ne se connaissent qu’à travers leur lettre, mais c’est comme si elles se connaissaient depuis toujours : elles se parlent l’une à l’autre comme des amis proches, se font des reproches si il y en a à faire, s’entraide malgré la distance, et s’envoient des cadeaux entre elles.
Je ne lis pas beaucoup de roman sur la Seconde Guerre mondiale, mais j’aimerai lire plus de ces romans qui parlent des femmes, de l’arrière. De comment les femmes, ou les hommes qui ne peuvent pas aller à la guerre, ressentent et vivent cette Guerre.
J’ai adoré cette lecture qui m’a touché et dont je ne peux que conseiller la lecture.